Diglossie Le concept de diglossie, tout comme celui du bilinguisme, recouvre plusieurs acceptions. La distinction que l’on établit, entre ces deux concepts, se situe, souvent, au niveau individuel/social. Le bilinguisme est présenté comme un phénomène individuel. Il relève de la psycholinguistique. On présente la diglossie comme un phénomène social. Son étude relève de la sociolinguistique. E. VETTER écrit à ce sujet : « On a l’habitude, aujourd’hui, de qualifier de bilinguisme une compétence linguistique individuelle ; en cela ce phénomène se distingue de celui qui est son correspondant social : la diglossie.» Charles A. FERGUSSON, dans son article :Diglosia publié en 1959, un texte considéré largement comme fondateur des études diglossiques contemporaines, établit la distinction entre le bilinguisme et la diglossie. Il considère les critères de « parenté » et de « fonction » linguistiques comme les plus importants dans cette distinction. Concernant « l’apparenté linguistique », FERGUSSON soutient que les deux variétés opposées, dans une relation diglossique, doivent s’apparenter étroitement. Quant à la « fonction », il distingue la variété optimale acrolecte (variété haute) « High variety » qui s’imposerait à la population entière, d’une communauté diglossique, à travers, principalement, la scolarisation ; de la variété optimale basilecte (variété basse) « Low variety » qui serait la variété principale de la communication quotidienne, entre es membres de cette communauté. J.A. FISHMAN dans son livre « Sociolinguistique » basé, essentiellement, sur ces quatre questions : « Who speaks what language to whom and when ? » qui ont refondé la sociolinguistique au plan épistémologique et son article “Bilingualism with and without diglossia; doglossia with and without bilingualism » publié en 1967 propose une extension du modèle diglossique de FERGUSSON à des situations sociolinguistiques où deux langues (et non plus seulement deux variétés