Biographie
1- Éléments de chronologie. Il convient de bien avoir en tête les repères chronologiques suivants afin de situer l’émergence du texte au programme dans la succession des œuvres de Rousseau.
Orphelin de mère dès sa naissance (1712), Jean-Jacques Rousseau grandit librement dans la république calviniste de Genève, auprès d'un père fantasque, puis chez un pasteur. Un châtiment immérité suscite en lui la haine du mensonge et de l'injustice. Mis en apprentissage à douze ans, l'enfant passe « de la sublimité de l'héroïsme à la paresse d'un vaurien » et mène une existence vagabonde. En mars 1728, trouvant au retour d'une promenade les portes de Genève fermées, Rousseau part courir l'aventure. Un curé le recueille et l'envoie à Annecy chez Madame de Warens, jeune dame pieuse qui venait en aide aux futurs convertis. Rencontre inoubliable, mais très brève, avec celle auprès de qui il passera sa jeunesse et qu'il appelle « Maman ». Elle le fait entrer à l'Hospice des Catéchumènes de Turin où il abjure le protestantisme et reçoit le baptême. Successivement laquais, séminariste, musicien, secrétaire d'un prêtre escroc, il regagne Annecy et retrouve en 1731 Madame de Warens, qui décide de le « traiter en homme ». C'est auprès d'elle qu'il effectue deux séjours dans le Vallon des Charmettes, près de Chambéry, et connaît le « court bonheur » de son existence. Mais elle se fatigue de lui et, après être resté seul aux Charmettes pour parfaire son instruction en autodidacte, il se place à Lyon, chez Monsieur de Mably, frère de l'abbé encyclopédiste Mably et du philosophe Condillac. En 1742, Rousseau est à Paris. Il propose à l'Académie des Sciences un nouveau système de notation musicale, qui est critiqué par Rameau, le grand musicien de l'époque et donc aussitôt abandonné. Cette affaire lui a fait connaître le monde littéraire, notamment Marivaux,