Biographies siecle des lumieres
• Aristocrate, grand voyageur, savant, symbole de la curiosité intellectuelle des encyclopédistes, Montesquieu est l’auteur de deux grands livres, les Lettres persanes et L’esprit des lois.
• Lettres persanes (1721). Ce roman s’inscrit dans la tradition du récit de voyage. Des candides sans préjugés formulent sur notre société une réflexion étonnée et sans complaisance. Du coup le français voit ce que l’habitude l’empêchait de voir : les choses les plus communes deviennent étranges, bizarres, tout apparaît comme convention arbitraire. C’est une entreprise ironique de démystification. Le roman dénonce le despotisme, et affirme des principes: justice, équité, liberté, tolérance, vertu.
• L’Esprit des lois (1748), qui relève de l'essai, est une œuvre de réflexion que l’Eglise mettra à l’index en 1751. Montesquieu montre l’infinie diversité des lois, des coutumes, des mœurs, des institutions, des religions. Cette diversité répond en fait à l’influence de la géographie, de la démographie, du climat, etc. Montesquieu fonde ainsi la sociologie et refuse l’idée d’une législation idéale, universellement valable, ainsi, d’ailleurs, que le dogmatisme religieux. Malgré cette leçon de relativité, il existe pour Montesquieu quelques « lois naturelles» qui permettent de trouver une position morale et de condamner des excès comme l’esclavage ou le despotisme.
Voltaire (1694-1778)
• Profondément hostile au fanatisme et à la bêtise, Voltaire a produit une œuvre immense qui lui a valu un énorme succès. On ne lit plus guère ce qu’il estimait dans ses œuvres (les tragédies, les poèmes épiques…), mais on s’attache à ce qu’il sous-estimait: ses contes, sa correspondance, de multiples textes brefs où se dessine l’engagement du philosophe.
• Déiste, Voltaire critique l’absurdité des religions et le fanatisme (qu’il appelle « l’infâme »). Mais il attaque aussi les athées: la croyance en Dieu retient les hommes de commettre des crimes, de se livrer