Bombardement
"Bombardement " est un chapitre du livre autobiographique " Le feu " d'Henri Barbusse. Engagé volontaire pendant la 1ère guerre mondiale, Henri Barbusse écrivit son livre lors de son évacuation vers les hôpitaux.
" Bombardement " nous transporte dans le quotidien des soldats, leurs peurs et leurs souffrances, dans la banalité de l'horreur, dans l'absurdité et l'inutilité de la guerre.
On se retrouve dans un véritable reportage de guerre, sans fard et sans complaisance.
Le texte est un mélange de toutes ces couleurs liées à la guerre. Une peinture en noir et blanc, faite avec de la boue et de la sueur. "Ce serait un crime de montrer les beaux côtés de la guerre, même s’il y en avait !" dit Henri Barbusse dans son livre (ch.24, p.376).
Dès le début du texte, on est plongé dans l'atroce réalité que vivent les soldats dans leurs tranchées ou sur les chemins. Les mots nous sautent à la gorge comme la peur et la fatigue sautent à la gorge des soldats " geignements…que l'effort étrangle dans les gorges " (ligne 8). On se trouve au cœur d'une manœuvre sombre et glauque d'un groupe de soldats qui obéissent à des ordres incompréhensibles.
Toute la malédiction (ligne 7) de la guerre repose sur leurs épaules. Ce sont des "malgré nous" qui obéissent sagement aux ordres " en se pliant " (ligne 6).
"La guerre est en couleur", parfois, parait-il, expression qui résonne comme une promotion : Des couleurs sinistres " grisâtres " (ligne 7) et "blanchissantes ", telles sont les vraies couleurs de la guerre.
Et des couleurs de fête diabolique que la candeur des hommes simples transforme en émerveillement " Oh ! Une rouge… Oh ! Une Verte… " (ligne 38).
La peinture qu'Henri Barbusse fait de cet épisode est poignante.
Toute la symbolique est contenue entre les soldats épuisés qui souffrent " tout le monde… ruisselle de sueur " (ligne 11), l'absurdité de la guerre "Ce sont eux qui tirent " qui fait que personne ne sait réellement si ce sont eux ou ceux d'en