Bts corrigé de la synthèse "révolte et jeunesse"
Depuis le Romantisme au XIXème siècle, la jeunesse ne cesse d’être associée à l’idée de révolte. C’est même un cliché : être jeune, c’est être opposé à tout ce qui est institutionnalisé, validé par les générations précédentes. Le corpus proposé reprend cette idée et lui apporte de nombreux éléments de nuance. L’extrait de La confession d’un enfant du siècle d’Alfred de Musset confirme cette image en décrivant justement cette génération, écrasé entre un passé trop lourd avec lequel elle ne sait si elle pourra rivaliser dans un avenir incertain. Laurent Joffrin dans un extrait de son livre Mai 68, une histoire du Mouvement et Philippe Winock dans son article « La révolution a-t-elle eu lieu ? » paru dans la revue Histoire, évoquent tous deux ce Mouvement historique où la jeunesse, épanouie dans un présent serein, a néanmoins peur de l’avenir. Enfin, le portrait célèbre de Che Guévara par Alberto Korda est emblématique du caractère révolté de la jeunesse. Révolte et jeunesse semblent ainsi liés mais est-ce une réalité incontournable ? Ainsi les documents analysent dans un premier temps l’état d’esprit de la jeunesse et voient ensuite quels sont les éléments qui expliquent les raisons de leur désenchantement.
Tout d’abord c’est un lieu commun que le corpus bouscule un peu : la jeunesse n’est pas forcément désenchantée. Dans un premier temps, les documents s’interrogent sur les éventuelles difficultés que peut éprouver la jeunesse. Alfred de Musset dans La Confession d’un enfant du siècle, en 1836, brosse le portrait de la jeunesse romantique. Pour elle, le présent est chaotique, et elle est écrasée entre le poids d’un passé glorieux et un avenir incertain. L’état d’esprit naturel du romantique est la mélancolie. Mais le présent n’est pas toujours impossible à vivre : Laurent Joffrin dans son essai Mai 68, publié pour les vingt ans des événements, rappelle que les années 1960 ont été une période facile,