Bâle iii
Bâle 3, quel impact sur les modèles bancaires ?
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Bâle 3 : quel impact sur les modèles bancaires ?
Didier Valet (1992), Directeur Financier, Société Générale La réglementation dite « Bâle 3 » conduira les banques à consacrer tous leurs profits des prochaines années à accroître leurs fonds propres. L ’augmentation du coût de la ressource devra être intégrée dans la tarification des services de la banque de détail. Les activités de banque de financement seront les plus affectées, notamment par un mouvement de désintermédiation accrue. Les nouvelles réglementations impliqueront donc des changements en profondeur du modèle des banques universelles, tant en termes de capacité de distribution, de portefeuille d’activités que de fonctionnement opérationnel.
L’objet de cet article n’est pas d’analyser dans le détail les nouvelles règles de la réglementation « Bâle 3 »1 en dépit de leur caractère excessif, notamment sur les questions de liquidité ou des éventuelles charges additionnelles en capital pour les Institutions Financières Systémiquement Importantes, mais plutôt de regarder comment ces contraintes vont influencer les modèles bancaires actuels. Pour bien comprendre l’importance de ces transformations, il est sans doute utile de rappeler les chiffres clés de l’étude d’impact publiée par le Comité de Bâle et le CEBS2 en décembre dernier. En se limitant aux données du CEBS, les 48 principales banques européennes de l’échantillon, en affichant un ratio Common Equity Tier 1 proforma de 4,9 % fin 2009, avaient un besoin de 263 milliards d’euros en fonds propres pour atteindre le niveau de 7 % exigé à l’horizon 2019, équivalent à 5 années de résultat net 2009. De même sur la liquidité, le déficit en ressources des banques européennes s’élevait à environ 1000 milliards d’euros au titre du Liquidity Coverage Ratio3 (LCR) et à 1800 milliards d’euros au titre du Net Stable Funding Ratio4 (NSFR), soit respectivement 8 % et 15 % du PIB de l’Union