D) LA MÉTAPHORISATION Bien que la fonction poétique soit irréductible à la fonction rhétorique, l'analyse des figures du discours occupe une place centrale dans l'analyse de la poésie. Les figures (rhétoriques) du discours sont aux figures (linguistiques) de la langue ce que les images sont aux visages : les premières combinent les secondes de manière particulière ou singulière (bizarre, inattendue, imprévue, voire imprévisible). Les figures du discours (ou de style) sont des métaboles, parmi lesquelles comptent les métasémèmes, soit les figures (stylistiques) de mots : les métasémèmes sont des tropes; ce qui fait de la rhétorique restreinte des tropes une tropologie. Les trois principaux tropes, les archifigures, sont : la métonymie, la synecdoque et la métaphore. Du thème à la figure (linguistique), l'image (rhétorique) alliée à une idée peut devenir un symbole; un symbole peut impliquer un type. Se distinguent les stéréotypes (types de comportement : (proto)types dérivés), les archétypes (types de tempérament ou de caractère : (proto)types primitifs) et les prototypes (types de mythe ou de complexe). La métonymie est une archifigure consistant à déplacer ou à remplacer un concept par un terme désignant un autre concept qui en est proche; il y a alors déplacement de sens ou transfert de mot à mot, par combinaison, par voisinage, par dépendance spatio-temporelle externe : par contiguïté (syntagmatique), par succession. Dans la métonymie, il y a transfert du contenant au contenu, du signe (concret) au symbole (abstrait), du lieu à l'objet, du possédé au possesseur, de la cause à la conséquence, du concret à l'abstrait [ou les formules inverses]. La métonymie tombe sous les cinq sens : elle est sensible; c'est pourquoi elle caractérise le langage ordinaire, quotidien. Dans la métonymie, le terme comparant, le terme topique, est présent, mais le terme comparé, le terme (méta)phorique, est absent. La synecdoque est une métonymie