Cambriolage au louvre analyse d'article
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Le spectaculaire cambriolage dont a été victime le musée d’Art moderne de la Ville de Paris, dans la nuit du 19 au 20 mai, ainsi que le procès à venir de trois hommes liés à un audacieux fric-frac dans l’appartement de la petite-fille de Picasso révèlent la vulnérabilité des propriétaires d’œuvres d’art face aux agissements de cambrioleurs particulièrement méticuleux. Pour subtiliser cinq tableaux [d’une valeur totale de 100 millions d’euros] dans trois salles du musée d’Art moderne – dont des œuvres de Picasso, Matisse et Modigliani –, les cambrioleurs ont su repérer la seule fenêtre non sécurisée de l’édifice. Ils connaissaient aussi le rythme des rondes de nuit des gardiens et la foule d’œuvres mineures à éviter. De même, en 2007, pour dérober deux toiles de Picasso dans l’appartement de la petite-fille du peintre, les voleurs ont utilisé une clé soigneusement moulée et ont travaillé assez discrètement pour ne pas réveiller la victime, découpant les toiles et partant sans laisser ni empreinte ni trace d’ADN.
Des voleurs très organisés
Dans les deux cas, l’identité des malfaiteurs reste un mystère et le monde de l’art se perd en spéculations : qui se cache derrière les vols constatés en France chaque année ? Comment les voleurs peuvent-ils espérer écouler des pièces signées par de grands artistes, aisément identifiables ? Et, plus important, les institutions artistiques du pays, si réputées, ont-elles les moyens de déjouer les projets de voleurs professionnels très organisés ? Il faut dire que, pour le marché noir international des œuvres d’art volées, les musées français constituent un terrain de chasse de premier choix. Une moyenne de trente-cinq cambriolages y ont été dénombrés au cours des quinze dernières années, qui ont donné lieu à une profusion de théories contradictoires pointant généralement du doigt une pègre mouvante, composée de criminels de tous bords, opérant dans des cellules en recomposition perpétuelle, et qui échangent des informations