Cameroun: psycose
Le quotidien Mutations a publié mardi dernier un article en première page titré : "Le Cameroun classé pays à risque par une étude américaine ". Une source anonyme se réclamant de la présidence de la République appelle la rédaction du journal ; elle profère injures et menaces ; elle dit que ce journal n'aime pas le Cameroun, qu'il pourrait être fermé à tout moment sur décision des autorités. En fin de journée, une autre personne plus subtile se présente ; elle souhaite obtenir la source des informations sur cet article.
Quand le Comité catholique contre la faim et pour le développement produit un rapport dénonçant ce qu'il a appelé les "biens mal acquis" de Paul Biya, quelques zélés du système s'en prennent à la presse, crient au "complot ourdi de l'extérieur dans le but de déstabiliser le pays". Il en fut de même des premiers classements de Transprency International qui placèrent le Cameroun dans le peloton des pays les plus corrompus de la planète. Les mêmes zélés montèrent au créneau pour démonter cette Ong qui pour eux n'avait aucune méthodologie fiable d'enquête ; qu'elle serait le bras séculier des groupes obscurs qui en veulent au Cameroun.
La Fifa somme le Cameroun en 1996 de cesser de nommer par décret les présidents de la Fécafoot. Elle sera traitée par les médias d'Etat de "petite Ong de droit suisse qui se mêle des problèmes internes d'un Etat souverain… ". Le refrain sera repris en 1998 ; la Fifa suspend de sa qualité de membre la Fécafoot ; le premier ministre de l'époque est dépêché à Zurich pour y négocier la levée de la suspension.
L'International Crisis Group qui observe entre autre les problèmes de gouvernance à travers le monde a ses projecteurs sur le Cameroun ; il ne serait pas exclu qu'il rende public bientôt son rapport; ce rapport sera loin d'être luisant. Par ailleurs, les experts du Fonds des nations unies contre le Sida et la tuberculose mènent en ce moment des enquêtes pour avoir la lumière sur la