Camus et l’existentialisme
Pour résumer, l'homme naît donc sans but et ne cesse de changer, de par ses actes, jusqu'à sa mort, où son essence se fige.
En cela, l'être vivant se distingue de l'objet manufacturé qui, lui, a été conçu pour une fin, et se définit donc plutôt par son essence (qui, en opposition avec l'existence, serait un aboutissement et non un point de départ). L'étiquette d'« existentialiste » avait aussi été attribuée à Albert Camus (voir son roman La Peste, à ne pas confondre avec L'Étranger qui lui se rattache à l'Absurde). Cependant celui-ci rejette cette étiquette qui lui est donné. L’existentialisme fut le sujet
Depuis 1943, Sartre et Camus, grands amis, se montrent partout ensemble. Le public, sans faire de détail, englobe l'auteur de 'La Nausée' et celui de 'L'Etranger' sous l'étiquette 'Existentialiste'.
A la libération, l'existentialisme est non seulement une philosophie à la mode, mais un style de vie et un lieu: Saint-Germain-Des-Prés (quartier de Paris). La plaquette de Sartre, l'existentialisme est-il une humanisme? résume de façon commode cette philosophie.
Pour le grand public elle se résume en une formule: 'l'existence précède l'essence'.
Sartre conçoit l'existentialisme d'abord comme une philosophie de la liberté et de la responsabilité: nous sommes ce que nous faisons et non des êtres dont le destin serait fixé à l'avance. Le maître mot d'alors est 'l'engagement'.
Camus ne refuse certes pas de s'engager mais refuse l'étiquette 'existentialiste' et même celle de philosophe. A partir de 1947, les désaccords politiques entre Sartre et Camus s'approfondissent: Camus dénonce les camps