Camus, l'etranger
Le récit est à la première personne, ce qui marque la place prédominante du narrateur. L'écrit est au passé composé. Le narrateur raconte de façon sobre les évènements, le discours est rapporté de façon indirecte, cela laisse la place au narrateur, lui laisse le droit de ne rapporter que l'essentiel. Au fil du roman, on va passer du journal au récit.
Dans la première partie, la chronologie est assez précise, on va de jour en jour, ou éventuellement, de semaine en semaine. Episode après épisode, Meursault raconte ce qu'il a fait, il n'a pas beaucoup de recul, on n'a pas d'allusions à l'avenir et peu de retours en arrière. On se situe peu de temps après ce qui s'est passé.
Dans la deuxième partie, et même à partir du chapitre 6 de la première partie, le narrateur se situe plutôt après. Il a le temps de prendre conscience de ce basculement. Entre la dernière visite de l'aumônier et son exécution, il est situé «cinq mois» après le moment où ont eu lieu les évènements.
Dans quelques passages on a l'impression que Mersault se parle à soi même, il fait des reflexions dans une sorte de monologue intérieur.
Après le départ de l'aummônier, le présent s'installe et la pensée de Mersault se détourne juste pendant quelques lignes vers le futur.
Les liens.
On suppose que l'action se deroule à Alger. Le paysage est complètement gommé, on a l'impression qu'on se déplace sur une ligne géométrique. Les lieux qui apparaisent dans le roman (l'asile, chez lui, son bureau, la plage, le palais de justice, la prison...) sont presque toujours imbibés d'une chaleur suffocante. On ne sait pas le moment précis dans l'Histoire où l'action est placée.
Les personnages.
Mersault est un employé de bureau à Alger. Il mène une existence mediocre limitée à la repetition mécanique des gestes quotidiens et à la recherche de sensations très primitives. Il vit dans une sorte de torpeur, une étrange indifference. Au moment d'agir, de choisir entre deux activités, il dit souvent