Carences affectives
par Judy TAIANA, psychothérapeute, psychanalyste
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Imaginez un enfant heureux de vivre sa vie d'enfant. Il joue, chante, court, saute. Il va se blottir contre sa mère quand il en a envie. Puis il repart plein de vie. Mais un jour, le voilà réprimandé parce qu'il bouge et crie, le voilà jugé inconvenant ou détestable quand il manifeste ses opinions et ses sentiments. Le voilà seul quand il appelle. Il n'a plus la possibilité de laisser sa vie se manifester spontanément. Il est en colère, triste, perdu. Cet enfant vit à l'intérieur de chacun d'entre nous.
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Carences Affectives
- les situations intrafamiliales. Un parent seul, démuni, le plus souvent une femme avec un lourd passé, d’extrêmes limites dans ses compétences parentales. Une femme qui veut se réparer mais qui, du fait de ses compétences parentales limitées, oscille entre des moments d’hyper protection et des moments de rejet, qui, débordée par l’enfant, le confie à une voisine, puis culpabilisée, le reprend, puis, débordée à nouveau, l’abandonne. C’est le départ des carences affectives. - La grande carence dénoncée (institution) par Spitz, Bowlby, Myriam David, Geneviève Appel, liées aux carences de l’institution (pensionna), aux insuffisances du personnel, sa rotation, à la fragilité des parents. - La carence dorée des milieux riches dans lesquels les parents investissent beaucoup à l’extérieur, avec une succession d’employés de maison, l’enfant devient difficile, la rotation s’accélère. Pour l’expliquer, il faut un rappel sur le développement de l’enfant.
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L’enfant, pour se construire doit effectuer deux processus simultanément : d’une part se séparer, et d’autre part s’individuer, se distinguer de l’autre. C’est la constitution d’une « colonne vertébrale psychique ». Cela suppose des acquis :
- tout d’abord que l’enfant prenne conscience de son corps, comme limite, comme contenant, comme contenu, comme fierté,