carnet enquete zola
Les carnets d'enquête sont des notes descriptives prises à la hâte sur le terrain qui permettent à l'auteur de se remémorer ultérieurement les espaces et de s'en inspirer pour créer le décor de son roman. La syntaxe est minimale : de nombreuses phrases nominales juxtaposées : « Les quatre façades, avec leurs six étages, nues, trouées des fenêtres noires, sans persiennes ; » ou des occurrences des verbes être ou avoir au présent : « la fontaine est à côté de la loge. », « elle a onze fenêtres de façade. » Les détails sont donnés par de nombreuses caractérisations du nom : des adjectifs précisent les quantités : « onze », « quatre », la taille : « grande », « vaste », « immense », « longs », les couleurs : « noir » en trois occurrences, « peintes », « jaunes ». Les compléments du nom donnent surtout des précisions sur les métiers très variés présents dans la rue : « de marchand de vin », « du charbonnier », « de parapluies » ; cette accumulation de métiers donne une impression de foisonnement et est renforcée par la répétition du nom « boutiques » en quatre occurrences ainsi que par l'énumération des ateliers : « des menuisiers, un serrurier, un atelier de teinturerie ». Enfin les propositions relatives : « la boutique que tiendra Gervaise et où se trouvait une fruitière » montrent que Zola prend ces notes afin d'en faire un récit fictionnel. La description de la rue est jalonnée de multiples compléments circonstanciels de lieu : le groupe nominal « le côté » apparaît en cinq occurrences et permet de souligner des oppositions « Le côté du soleil, et le côté où le soleil ne vient pas ». Ces compléments sont introduits par des prépositions « près », « à droite », « à gauche », « sous le porche », « en