Carricature et politique.
La caricature a toujours eu pour fonction de se moquer de personnes, influentes la plupart du temps, pour mettre en valeur leurs défauts, qu’ils soient physiques ou morales, ou leurs situations. Elle se moque de la politique, du clergé, du pouvoir. Philipon l’avait bien compris, puisqu’il caricatura le roi Louis-Philippe en fruit. Ici la transformation de la tête de Louis-Philippe en fruit communément appelé « poire » invoque d’une part la mentalité du roi, que le journal de Philipon dénonce, ainsi que son physique. En effet la transformation s’avère réussie. La caricature a aussi pour rôle de ridiculiser, car le trait ridicule qu’elle invoque est fait pour persister. Ainsi, les caricaturés porteront à jamais l’image que l’humoriste donnera d’eux. Imaginez une personne qui fait peur, qui détient le pouvoir, sous un trait ridicule : la personne semble tout à coup beaucoup moins impressionnante. C’est là que la caricature intervient : elle donne le pouvoir aux « faibles », elle leur confère une « supériorité intérieur sur le maître, l’oppresseur ou le bourreau ». C’est ce qu’affirme C. Roy. Mieux encore, il cite que l’humour, amené par la caricature, est « la politesse du désespoir ». C’est ce que pense Chris Marker. Car en effet, si l’on prend l’exemple de grands hommes d’action tel que Mao ou encore Lénine, les hommes d’action ne connaissent pas l’humour. L’humour est l’arme des oppressés, et ceux-ci défient, se moquent des oppresseurs grâce à cette