ceyx et alcyone ovide
N.B. Sont notés entre crochets les numéros des vers (hexamètre dactylique grec) de l’édition latine.
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Cependant, Céyx, inquiet et troublé par le prodige de son frère en oiseau transformé 1, et par ceux dont il vient d'être témoin, ô vain désir de l'homme d'interroger !, veut aller consulter l'oracle de Claros, car l'impie
Phorbas, avec ses Phlégyens, de l'oracle de Delphes infestait les chemins. Il te fait connaître son pieux dessein, tendre et fidèle Alcyone. Un froid soudain a glacé tous tes sens. Ton visage du buis prend la pâleur.
Les pleurs coulent sur tes joues décolorées. Trois fois tu t'efforces de parler, et trois fois tes larmes ont arrêté ta voix. Enfin, elle laisse échapper ces douces plaintes qu'entrecoupent ses pleurs et ses sanglots :
[421] « Cher époux, quel est donc le crime de ton Alcyone ! Qui a pu changer ainsi ton cœur ! Que sont devenus et cette tendre inquiétude, et ces soins empressés, et ton premier amour ! Tu peux déjà t'éloigner de moi, tranquille et sans regrets. Déjà un voyage lointain occupe ta pensée. Déjà tu m'aimes mieux absente. Ah
! du moins, si tu n'allais traverser les mers fertiles en naufrages, je m'affligerais sans doute, mais je ne craindrais pas; et mes ennuis alors seraient sans pénibles alarmes. Mais la mer, la triste image de la mer m'épouvante. Hier encore, sur ses bords, j'ai vu les débris d'un naufrage. Souvent j'y ai lu de vains noms inscrits sur des tombeaux. Qu'une fausse confiance ne t'abuse point parce qu'Éole est ton beau-père. Il tient les vents renfermés dans des prisons profondes. Il peut, quand il le veut, calmer les flots soulevés. Mais lorsqu'une fois déchaînés, les vents règnent sur l'onde, ils osent tout. Ils agitent et la terre entière et le vaste sein des mers. Au ciel même ils déclarent la guerre, et