Charles baudelaire
L’Exposition Universelle de 1855, qui fait suite à celle de 1851 organisée à Londres, est un projet ambitieux, encouragé par Napoléon III pour démontrer la grandeur et l’excellence de la France. La particularité de cette Exposition est la présentation de plus de 5000 peintures et sculptures au palais des Beaux-arts (édifié pour l’occasion, rue Montaigne); sous la forme d’une rétrospective de plus d’un demi-siècle d’art, le Second Empire voulait y suggérer la prééminence de la France dans ce domaine. Baudelaire, critique reconnu des Salons, ne manque pas l’événement et écrit trois articles. Le premier et le troisième sont publiés dans Le Pays, les 26 mai et 3 juin 1855. Mais le journal refuse l’article sur Ingres, sans doute inquiété par l’originalité – la marginalité ? – du critique dans son style et son propos. Ce texte ne sera publié que le 12 août 1855 dans Le Portefeuille, et L’Exposition Universelle ne retrouvera son unité que dans les Curiosités Esthétiques, recueil posthume de 1868. On discerne l’amertume et le découragement du critique