Charles
Aujourd'hui reconnu comme un écrivain majeur de l'histoire de la poésie mondiale, Baudelaire est devenu un classique. Barbey d'Aurevilly voyait en lui « un Dante d'une époque déchue » [1].
Au travers de son œuvre, Baudelaire opère une transformation radicale de l'esthétique dominante, en proclamant vouloir libérer l'esthétique de toute considération morale ou éthique. Comme le postule si bien le titre de son recueil Les Fleurs du mal, il a renouvelé en profondeur les motifs poétiques. Dans ses poèmes il a tenté de tisser et de démontrer les liens entre le mal et la beauté, le bonheur et l'idéal inaccessible (À une passante), la violence et la volupté (Une martyre), entre le poète et son lecteur (« Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère »), entre les artistes à travers les âges (Les Phares). En parallèle de poèmes graves (Semper Eadem) ou scandaleux pour l'époque (Delphine et Hippolyte), il a exprimé la mélancolie (Mœsta et errabunda) et l'envie d'ailleurs (L'Invitation au voyage). Il a aussi extrait la beauté de l'horreur (Une charogne) . Ce poème s'articule autour d'une métaphore filée sur le thème des saisons et du climat. Le poète s'implique directement dans cette description, et c'est de sa vie dont il décrit les étapes. La "jeunesse" (vers 1) du poète (premier quatrain) est comparée à un été bouleversé par les intempéries : "ténébreux orage" (vers 1) et "Le tonnerre et la pluie" (vers 2). Ces premières années de vie se sont construites en ombres et lumières ("çà et là", "ténébreux", "brillant"), tantôt emplies d'élans d'espoir, mais vite accablées par le poids du spleen. Ce poème est un grand témoignage du spleen comme il l'a été vécu