La figure de Chauvin

La figure de Chauvin a indéniablement marqué. En France tout d'abord puisque l'expression ''c'est un chauvin'' est désormais d'usage courant. L'épithète a même donné un substantif, le ''chauvinisme'' apparu en 1840 dans une pièce de théâtre[1]. A l'étranger aussi Chauvin a été repris et traduit : ''Chauvinismus''en allemand, ''chauvinism'' en anglais... Il se retrouve aussi dans le fameux ''Male Chauvinist Pig'', slogan des féministes anglo-saxonnes.

Qui était Nicolas Chauvin?

Né à Rochefort, Chauvin devient soldat à 18 ans. Il fait toutes les campagnes napoléoniennes et participa aux guerres de la Révolution. Il se fait remarquer dans les camps par sa grande naïveté et l'exagération de ses sentiments[2]. Ainsi, ses camarades et bientôt la société dans son ensemble le tourne en ridicule dénonçant par la même l'idolâtrie napoléonienne. Il faut attendre 1879 pour que le terme chauvinisme rentre dans le Dictionnaire de l'Académie:''terme très particulier pour chercher à tourner en ridicule un sentiment exalté de la gloire des armées françaises''. Les informations sur Chauvin, à part la description d'Arago se font très rare et on peine à trouver trace de lui. Alors qu'Arago écrit que Chauvin avait la légion d'honneur, aucune trace de Nicolas Chauvin dans les archives de l'Etat général de la Légion d'honneur. Il apparaît donc difficile de dire si Chauvin a existé. Cependant, sa description évolue par l'intermédiaire de pièces de théâtre ou de chansons. Il est au début désigné comme un jeune ''blanc-bec'' courageux , fraichement sorti de sa ferme, voué à des aventures périlleuses[3]. Par la suite, il devient un vieux grognard alcoolique sous la plume d'Arago en 1845 et surtout de Nadaud en 1870[4]. Nicolas Chauvin, renvoie cependant à un personnage bien réel, celui de la jeune recrue arrachée à sa ferme pour aller combattre sur le champ de bataille.

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[ 1 ]. JF Bayard P Dumanoir, Les