1. 4 mois, 3 semaines et 2 jours dépeint le portrait de la société roumaine vers la fin des années 80. C'est en prônant la liberté de la femme et l'égalité des sexes que Ceaucescu arrive au pouvoir en 1965. Pourtant, dès 1966, son parti affiche un décret de contrôle des naissances, interdisant le droit à l'avortement sous prétexte de repeupler le pays. Autant la femme que la personne qui pratique l'avortement risque plusieurs années d'emprisonnement. Ce qui résulte de cette oppression n'est pas sans conséquences graves pour la vie de nombreux Roumains; plusieurs décès suites à des avortements improvisés, des emprisonnements, des sacrifices monétaires, etc. C'est principalement ce dont parle le réalisateur C. Mingui dans son film 4 mois 3 semaines et 2 jours, mais il le fait tout en pointant du doigt une Roumanie séquestrée par un parti totalitaire aux mesures oppressives.

D'abord, le cinéaste aborde férocement, vers le début du film, le fil conducteur de son œuvre : le contrôle des naissances imposé par Ceausescu. La scène dans laquelle Gabita, prête à se faire avorter, et Ottila discutent d'argent avec l'avorteur clandestin Mr Bebe pour procéder à l'avortement, témoigne de ce qui constitue le drame d'une population féminine en quête de liberté. Effectivement, dans une chambre d'hôtel modeste, là où est censé se dérouler l'avortement, les trois personnes négocient la somme et des parlent onditions nécessaires à l'opération. Bien vite, Gabita et Ottila, malgré leur endettement pour réunir la somme d'argent, se rendent compte qu'ils n'ont pas le montant suffisant et sont donc contraintes à avoir des relations sexuelles avec Mr Bebe pour que l'avortement aie lieu. Une fois chose faite, ce dernier ouvre sa valise, à l'intérieur se trouve des instruments qu'on doute stériles. Mr Bebe s’exécute et s'en va. Puis Ottila doit partir à son tour, laissant Gabita seule sur le lit d'une chambre d'hôtel attendant l'expulsion de son foetus, sans assistance médicale. Si ces