Comme un chevreuil et le chevreuil
Dépourvu de toute crainte, il découvre en toute légèreté et de manière enjouée, tout comme le fait le chevreuil qui gambade dans des bois inconnus. Ce chevreuil est folâtre, il est sûr de lui, il veut découvrir le monde en entier et rien ne peut l’arrêter. Cette course insouciante est portée par l’anaphore « Or sur un mont, or dans une vallée, or près d’une onde […] » (v.6-7). Ces trois conjonctions rapprochées font passer le chevreuil d’un endroit à un autre dans un laps de temp très court et rappellent ainsi l’attitude des deux jeunes protagonistes insouciants, reliés par leur quête effrénée de nouveauté. Une nature sauvage et harmonieuse, des personnages jeunes et candides, la virginité est omniprésente dans ce sonnet, lequel lui confère la place de thème secondaire. C’est que les deux personnages sont mis en relation avec une nature paisible …afficher plus de contenu…
Elle est belle, elle est tendre et son goût est encore mielleux. Toutefois, c’est cette pureté encore intacte qui la rend si vulnérable aux salissures. Il en va de même pour le caractère du jeune homme du sonnet. La vie ne lui a donné aucune raison de se lignifier. Il n’a pas été exposé au manque que procure le désir. Il reste jeune, vierge et il le demeure jusqu’à la première atteinte du désir qui s’empare de sa fragile innocence. L’innocente jeunesse de cet homme au cœur pur est d’ailleurs mise en relation avec le printemps, évocateur de virginité lors de la métaphore « l’avril de mon âge » (v.13). L’expression vient figer l’âge du jeune homme en la comparant à la saison des amours. Le jouvenceau se trouve donc à la fin de cette longue période de virginité qu’est l’enfance et se lance dans la quête du plaisir charnel ouvrant ainsi les porte à un nouveau stade de son