Boule de Suif La nouvelle Boule de Suif a été publiée pour la première fois dans le recueil collectif Les Soirées de Médan en 1880 par Guy de Maupassant auteur et chef de file du mouvement réaliste, d'origine normande et ayant marqué la deuxième moitié du XIXème siècle. L’action se déroule en Normandie pendant l’hiver de la guerre franco-prussienne de 1870 à 1871. Dix personnes de la « bonne société » fuient Rouen, qui est occupée par les Prussiens, en diligence. Parmi ces gens se trouve une prostituée du nom d’Elizabeth Rousset surnommée Boule de Suif. L’extrait concerne la description du personnage éponyme et les réactions qu’il suscite au sein du groupe.
En quoi le personnage de Boule de Suif suscite-il des réactions multiples ? Tout d’abord, nous étudierons la description d’un personnage familier ; puis nous nous concentrons sur les impressions et les réactions que suscite ce personnage. Maupassant décrit Elizabeth Rousset comme étant une femme « galante » (l.1), euphémisme qui désigne une prostituée. Il commence sa description par la silhouette de l’héroïne en insistant sur ses formes généreuses qui lui ont valu son surnom de Boule de Suif. Il montre son personnage éponyme de manière péjorative en utilisant abondamment le champ lexical de l’embonpoint « petite ronde de partout, grasse, doigts bouffis, peau luisante et tendue » (l.3 à 4) souvent suivi d’expansions nominales telles que « de partout ; à lard » (l. 3 et 4) qui amplifient cette impression de rondeur. Ces termes attribuent au portrait une dimension hyperbolique renchérie par l’expression « une gorge énorme ». Le narrateur omniscient utilise aussi le champ lexical de la nourriture voire même de la charcuterie « grasse à lard » mais également une comparaison « des chapelets de courtes saucisses » (l.4 à 5) qui peut justifier sa grosseur, résultat d’un appétit