Commentaire comparé entre "parfum exotique" et "un hémisphère dans une chevelure" baudelaire
Le sonnet « Parfum exotique » et le poème en prose « Un Hémisphère dans une chevelure » ont tous les deux été écrits par Charles Baudelaire. Sur le plan formel, ils se distinguent puisque le sonnet est composé de quatorze alexandrins, deux quatrains à rimes embrassées et deux tercets (un distique à rimes suivies et quatre rimes embrassées) tandis que le second poème est en prose. Pourtant, on retrouve le même univers exotique fait d'harmonie et de sensualité. On verra toutefois que le poème en prose, écrit postérieurement, grâce à sa longueur, peut s'étendre pour développer les impressions et sensations du poète.
Les deux univers décrits se rejoignent d'abord à travers la peinture d'un même paysage exotique, comme le prouvent la répétition de l'expression « charmants climats » (v. 9 et l. 14) ou encore la présence de la chaleur, tels « les feux d'un soleil monotone » (v. 14) dans le sonnet et « l'éternelle chaleur » (l. 2 et 3) dans l'extrait du Spleen de Paris. Il s'agit, de plus, d'un paysage maritime, une « île [...] un port rempli de voiles et de mâts » dans « Parfum exotique », « de grandes mers, un port » remplis de « voilures et de mâtures » dans le second poème, tous deux peuplés « d'hommes vigoureux ». Néanmoins, les clichés exotiques sont moins précis dans le sonnet dans lequel on ne relève que « le parfum des verts tamariniers », tandis que le poème en prose évoque « l'azur tropical » (l. 33) ou encore les « odeurs combinées du goudron, du musc et de l'huile de coco ».
Par ailleurs, les paysages décrits sont harmonieux tant sur les plans thématique que sonore. Le sonnet utilise les ressources de la versification, telles les rimes riches « automne / monotone » et « chaleureux / heureux » dans le premier quatrain ainsi que l'allitération en [m] dans les deux tercets marqués également par un rythme binaire régulier. Quant au poème en prose,