Commentaire composé, L’Ile des pingouins, Anatole France, Livre VI, chapitre IV

Le texte que je vais vous présenter aujourd’hui est un chapitre extrait de L’Ile des pingouins d’Anatole France, une fiction littéraire qui raconte l’histoire d’une société qui va à sa perte. Le texte se trouve dans le chapitre 4 du 6ème livre de son roman, consacré à l’affaire Dreyfus. C’est une réécriture sous forme burlesque et satirique de l’affaire. Paru en 1908, le roman arrive après la réhabilitation de Dreyfus mais Anatole France, membre de l’Académie Française (et le seul à avoir soutenu Dreyfus) est sorti de cette affaire désillusionné et accablé par la bêtise humaine qu’il cherche donc à dénoncer. C’est une vision pessimiste de l’affaire que nous livre l’auteur, pour lui, l’affaire Dreyfus n’a pas eu l’impact qu’il attendait et n’a pas vraiment changé les choses en France. Ce roman est une sorte de longue fable, les humains sont représentés par des pingouins et dans le livre 6, Dreyfus est devenu Pyrot, un officier juif que l’on accuse d’avoir volé 80000 bottes de foin. Le chapitre 4 traite de l’engagement de Zola dans l’affaire Dreyfus et de la parution de son texte J’accuse. C’est un récit imaginaire mais calqué sur la réalité. C’est un chapitre descriptif, assez sombre tout en restant satirique et burlesque, Colomban (Zola dans le roman) se fait poursuivre et lyncher par la foule en voulant défendre Pyrot et est condamné par le pouvoir après avoir écrit son pamphlet. Ce qui est marquant dans ce chapitre c’est la violence du peuple et la diminution de l’importance de Zola et de l’impact de J’accuse dans l’affaire. Nous pouvons donc nous demander comment à travers ce chapitre, qui se trouve dans un roman burlesque, la désillusion et la vision pessimiste d’Anatole France sur l’affaire Dreyfus transparaissent. Tout d’abord c’est un texte qui reste humoristique mais empreint d’une certaine violence et qui caractérise la bêtise et la vulgarité humaine,