Commentaire composé sur les tusculanes de cicéron
Introduction
Cicéron écrivit les Tusculanes dans une période difficile, celle de la fin de la République romaine. Dans sa vie intime, l’auteur venait en outre d’être frappé par le deuil de sa fille Tullia. Il trouva alors un refuge dans la réflexion philosophique. Dans cette œuvre en forme de dialogue imaginaire, Cicéron cherche à établir l’immortalité de l’âme et à prouver que le bonheur ne peut reposer que sur la seule vertu. L’extrait qui nous occupe est consacré à la question de la douleur. Nous nous proposons d’étudier comment Cicéron se réapproprie ici ce thème stoïcien. La sécheresse de l’exposé didactique est évitée grâce à une prosopopée qui permet d’amorcer une joute oratoire avec Zénon, au cours de laquelle les préceptes stoïciens font l’objet d’une critique argumentée. Cependant, Cicéron rejoint en grande partie les conclusions du Portique en proposant une morale de l’effort pour maîtriser la douleur.
I - Un exposé didactique rendu vivant grâce à une prosopopée
▪ Dispositif énonciatif des Tusculanes déjà vivant grâce au dialogue imaginaire qui s’instaure entre l’auteur et Brutus, jeune disciple qui pose des questions et qu’il s’agit de convaincre. Titre exact : Tusculanae disputationes : genre de la discussion philosophique, associée à un lieu familier à l’auteur (sa villa de Tusculum, propre à l’otium). La vérité doit jaillir de la confrontation des idées.
▪ Ici, dialogue dans le dialogue. Des situations d’énonciation incluses dans le discours cicéronien. Prosopopée de Zénon, le fondateur de l’école stoïcienne, intégrée au développement de Cicéron sur le thème de la douleur. Autre figure proche de la prosopopée : la personnification des vertus à la fin du texte (l. 31 « comitibus ») et la situation fictive (citer le commentaire des assistants anonymes face à l’homme lâche). « Le texte propose d’emblée une situation d’énonciation originale dans laquelle la présence fictive de