Albert Camus est un écrivain célèbre pour son écriture, mais aussi pour son engagement et son humanisme. Il n'a cessé de s'interroger sur la condition humaine, tout en se faisant entendre lorsqu'une cause le révoltait. La peste, écrit en 1947 lui a valu un énorme succès. Le roman raconte la vie quotidienne des habitants, pendant une épidémie de peste qui frappe la ville d'Oran en Algérie dans les années 1940 et qui la coupe du monde extérieur. L'extrait étudié est une scène centrale du roman, elle évoque l'apogée du fléau en décrivant la ville d'Oran de manière inhospitalière et en évoquant la fatalité de la peste. Ainsi, comment Camus arrive-il à l'occasion du pause du récit, à faire un état des lieux d'une scène de fléau ? Dans un premier temps, nous étudierons l'apogée de la calamité à travers la pause dans le roman et la description apocalyptique de la scène et la vision fantastique de l'extrait. Dans un deuxième temps ,nous verrons que l'individu disparaît au profit de la collectivité en évoquant la destruction de l'individu, le rapport avec la guerre et la fatalité de la maladie.

Le narrateur choisit de faire un pause dans le récit en ne racontant plus les événements. On remarque sa présence à travers la 3ieme personne du singulier « le narrateur », le pronom on « on les voyait » et la première personne du pluriel « nos concitoyens ». Cette présence suggère qu'il est affecté par le fléau et qui propose d'effectuer une sorte de bilan de celui-ci. Le premier paragraphe semble constituer une pause. En effet, tout est figé, la peste a atteint un « sommet », « la peste a tout recouvert ». Il emploie des verbes d'opinion, « croit », « il convient » qui marque la nécessité de faire cette pause. Les connecteurs logiques tel que « ainsi », « voilà pourquoi » font état des ravages de la peste. On remarque qu'il se contente de seulement constater les faits lorsqu'il dit « Mais en fait, on pouvait dire à ce moment, au milieu du mois d'aout que la peste avait