Commentaire de texte Institutes, Gaius
Introduction :
Comme le soulignent Jean Andreau et Raymond Descat dans leur ouvrage Esclave en Grèce et à Rome, l’esclavage est toujours d’actualité. En effet, près d’un siècle et demi après sa disparition officielle, il est ressenti comme une condition révoltante voire insoutenable caractérisant une certaine dureté sociale. On estime qu’aujourd’hui, dans le monde, 20 millions de personnes adultes sont encore victimes de certaines formes d’esclavage : travail forcé, conditions extrêmement précaires de travail ou encore l’exploitation des enfants et toutes autres formes condamnables d’oppression sociale. Mais le véritable esclavage historique prend ses racines dans des sociétés où il était tout à fait courant, où personne n’en réclamait l’abolition : l’Antiquité grecque et romaine. Dans cet exposé, on va étudier le cas romain en s’appuyant sur un texte de Gaius intitulé Insitutes traduit du latin par J. Reinach en 1965. Gaius a vécu de 120 à 180 après JC, c’était un juriste et professeur de droit originaire de l’Est de l’Empire romain sous le règne de l’empereur Hadrien. On ne possède que très peu d’informations à son sujet. Peu connu de son vivant, sa réputation s’est étendue dans tout l’Empire au cours des siècles suivants. Certains historiens supposent qu’il n’était pas citoyen romain ou qu’il l’était depuis peu. Il est l’auteur d’un grand ouvrage destiné à l’enseignement : les Institutes. Ce manuel correspond à une année d’étude dans la formation de futurs juristes. Cette œuvre a connu un franc succès comme l’attestent les nombreuses copies qui en ont été faites. Le texte que l’on va étudier, est un extrait de cette œuvre de Gaius, à propos des règles de l’affranchissement.
Cet extrait se compose de 3 parties :
- l. 1 à 13 : Gaius évoque le sort réservé aux esclaves affranchis qui, au cours de leurs années d’esclavage se sont rebellés.
- l. 14 à 19 : le sort des esclaves affranchis qui