Commentaire de texte Izzo Total Kheops
Dans cet extrait de Total Kheops, J.-Cl. Izzo plonge le lecteur dans le monde de l’enfance qui apparait tel un paradis perdu. Le narrateur part du présent et de la description de son « cabanon » pour évoquer les souvenirs heureux de son enfance et de son adolescence. Il se décrit à travers ses habitudes passées et le sentiment de bonheur éprouvé en ce temps-là, bonheur rompu par le décès de sa mère. Ces souvenirs permettent au narrateur d’aborder le thème du bonheur, qui n’est pas lié à la richesse matérielle, et également celui du passage de l’enfance à l’âge adulte.
Dans ce récit d’apparence autobiographique, le narrateur raconte les souvenirs de son enfance. Alors qu’il décrit, au présent, sa maison, il se souvient que ce cabanon, il l’a « hérité de [s]es parents » (l.6) et il se retrouve ainsi à évoquer, dans les deux paragraphes suivants, son enfance, puis son adolescence. Ses souvenirs sont constitués d’un ensemble d’habitudes – marquées par l’itératif « les samedis » (l.7) et l’imparfait (« nous y venions », « emplissaient », « circulaient », « se terminaient »). Ils sont fragmentés, comme l’est souvent la syntaxe des phrases : « Après, les hommes se mettaient à la belote. Toute la nuit. Nous, les enfants, on dormait dans le même lit, en travers. »(l.13-14). Les habitudes évoquées sont simples, telles celles que tout le monde a pu connaître dans son enfance, et créent pas à pas une impression de bonheur. L’appel aux sens est très présent et constitue l’un des fils conducteurs de la reconstitution des souvenirs : les sensations sont gustatives d’abord (« de grands plats de pâtes, en sauce », l.7), puis olfactives (« les odeurs de tomate, de basilic, de thym », l.8) et sonores (« les rires » et « les chansons »). Toutes ces sensations évoquent un sentiment de bonheur simple, convivial et partagé par toute la famille. Il se conclut par le toucher lorsque le narrateur va se coucher : « J’appuyais