Commentaire de l'incipit de la condition humaine
Question : Analysez et comparez le statut du narrateur et le point de vue dans ces débuts de romans.
Les quatre textes qui nous sont proposés dans le corpus sont tous des incipit de romans : Germinal de Zola, La Condition humaine de Malraux, L’Étranger de Camus et le chien jaune de Georges Simenon. Comme tous les débuts de romans, ils mettent en place un univers romanesque et une voix narrative particulière. C’est de ceci que nous allons traiter. Dans trois des textes du corpus, le narrateur est extérieur au récit. Les romans sont écrits à la troisième personne du singulier. Ainsi le personnage de Germinal est-il désigné successivement par « un homme » l. 2, « il » l. 3, « L’homme » l. 9, 21 et 35. Le narrateur de La Condition humaine désigne le héros par son nom « Tchen » l. 1, 20 et 27, par « il » l.1, 2, 16 par exemple .Dans le texte de Georges Simenon le personnage est désigné par les expressions « un homme » l.18 « il » l.20 « l’homme » l. 23. Cependant, même si le narrateur est extérieur au récit, il peut intervenir : ainsi, dans le texte de Malraux, on peut attribuer au narrateur deux interventions. La première concerne le passage entre parenthèses : « (il y avait encore des embarras de voitures, là-bas, dans le monde des hommes...). » l. 12-13, mais un doute peut subsister, il peut tout aussi bien s’agir d’une intervention d’un narrateur omniscient, connaissant donc ce qui se passe en dehors de la scène racontée. La seconde est un jugement du narrateur sur le personnage et plus précisément sur sa manière de penser: « Bêtement » l.16.
Un seul des débuts de roman est raconté par un narrateur personnage : c’est celui de L’Étranger de Camus. Le texte est à la première personne du singulier comme le montre les multiples occurrences des pronoms personnels « moi », « je » et « me » l. 2, 4,5,6 etc.. ainsi que les adjectifs possessifs « mon » l. 2, 3,
« ma » l. 6, 11.. On peut penser, d’après cette première page, qu’il s’agit du personnage principal