La rencontre amoureuse dans le roman : réponse à une question de corpus
Comment les auteurs soulignent-ils le caractère amoureux de la rencontre dans ces textes ?
L’amour est un des thèmes majeurs du roman, bien souvent même le moteur de ses intrigues ; le corpus de textes présentent cinq auteurs d’époques différentes ayant placé ce topos au cœur de leurs œuvres : Madame de la Fayette, avec La Princesse de Clèves, écrit en 1678, l’Abbé Prévost avec Manon Lescaut, publié en 1731, Stendhal avec Le Rouge et le Noir, édité en 1830, Flaubert, avec L’Éducation sentimentale terminé en 1869 et Boris Vian avec L’Écume des jours rédigé en 1946. Aussi, par quels procédés les auteurs montrent-ils l’amour qui nait et se développe lors de la rencontre de deux personnages ?
D’abord, les auteurs nous révèlent explicitement l’intériorité des personnages en donnant accès au lecteur à leur subjectivité. Aussi, ils peuvent avoir recours à la focalisation interne avec un narrateur extérieur à l’histoire comme dans La Princesse de Clèves : « Elle se retourna, et vit un homme qu’elle crut d’abord ne pouvoir être que M. de Nemours ». Cette scène de reconnaissance perçue par le regard de l’héroïne souligne l’impression forte produite par Nemours notamment avec la négation restrictive « ne…que ». On trouve ce même procédé chez Stendhal : « Bientôt, étonné de sa beauté, il oublia tout, même ce qu’il venait faire. » Le narrateur révèle avec l’hyperbole « il oublia tout » le trouble provoqué par la rencontre et la naissance du sentiment amoureux. Flaubert, quant à lui, recourt au discours indirect libre pour nous faire part de la curiosité fanatique de Frédéric Moreau : “Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie, son passé ?” La gradation souligne ici l’obsession du héros. Boris Vian décrit les sensations de Colin lors de la rencontre avec Chloé pour montrer les effets physiques du trouble amoureux : « Sa bouche lui faisait comme du gratouillis de beignets brûlés. » La comparaison insolite, typique du