Tirso de Molina, avec sa pièce le Trompeur de Séville et l’Invité de pierre, nous plonge dans une personnalité hors du commun, dans laquelle le mot d’ordre est jouir maintenant, sans se soucier des conséquences. Cette pièce, publiée en 1630, crée le personnage de Don Juan, le noble à la recherche du plaisir qui bafoue les règles et qui n’écoute aucune figure d’autorité, qui sera repris par de nombreux auteurs et qui deviendra un mythe connu de tous. Ici, Don Juan a laissé libre son désir de jouissance avec les femmes, mais n’est toujours pas rassasié. Nous sommes à la scène dans laquelle il va rencontrer sa prochaine conquête, Aminta. Elle est en train de se marier avec Batricio, paysan tout comme elle.
En quoi ce mariage n’est pas tout à fait comme les autres et en dit long sur la totalité de la pièce ?
Commençons par voir en quoi cette scène fait écho à ce qui précède dans la pièce. Ensuite, voyons en quoi ce mariage est déséquilibré ; les mariés ne sont pas sur un pied d’égalité. Pour terminer, nous analyserons comment elle prépare la suite et la fin de l’histoire.

En outre, on retrouve dans cette scène, comme tout au long de la pièce, une jeune fille que Don Juan pourrait posséder. En effet, il rencontre une nouvelle femme sur sa route et la voit comme un nouveau défi à réaliser. Don Juan constate qu’un mariage a lieu en disant « j’ai su qu’il y avait des noces au village », et que la mariée est certainement jeune et influençable. Il voit par-là, par conséquent, une nouvelle tromperie à faire.
Puis, le père de la mariée, Gaseno, est complétement aveugle en ce qui concerne Don Juan. Il ne voit en lui que le noble gentilhomme, et ne voit pas qu’il ne va apporter que le malheur à ce mariage. Avec sa phrase « Que vienne aujourd’hui à Dos Hermanas un si grand gentilhomme, afin d’honorer mes cheveux blancs », on comprend qu’il est heureux de pouvoir se monter devant un noble ; il ne voit que le prestige que peux apporter la présence d’un noble au mariage de