Commentaire Lapeste
Le narrateur qui est le docteur Rieux qui parle puisqu'il s'agit en réalité de la chronique qu'il écrit pendant le cour du livre ; présente d'emblée la ville comme « laide ». Cet adjectif qualificatif péjoratif place Oran sous le signe du négatif. La suite du texte ne fait que confirmer cet aspect de la ville , en effet, nous relevons le parallèlisme de la préposition « sans », marquant l'absence, la privation - « sans pigeons, sans arbres et sans jardins » , et de l'adverbe de négation « ni » - « ni battements d'ailes, ni froissements de feuilles ». Il ne semble pas y avoir de place pour l'inutile, dans cette ville commerçante et affairiste. Oran semble donc dépourvue de toute vie ou inhumaine. A cet égard, le fléau qui va s'y abattre, la peste, sera inhumain, d'où le caractère prophétique de cet incipit. Cette noirceur annonce irrémédiablement la noirceur à venir : le texte repose donc sur le registre tragique.
Outre le fait que cette ville semble dépourvue de toute vie, elle apparaît comme banale, tout à fait ordinaire : on ne décrit aucun monument ce qui donne l'impression que la ville n'a aucun passé ; elle est on ne peut plus ordinaire. Cette banalité est accentué lorsque le