Commentaire liaisons dangereuses lettre n 2
Commentaire de la lettre n°2
C’est dans la seconde lettre des Liaisons dangereuses que la Marquise de Merteuil fait sa première apparition dans le roman – lettre assez brève, en comparaison de certaines autres, mais d’une longueur suffisante pour qu’à l’intérieur de celle-ci la Marquise nous livre déjà une palette à peu près complète de ses nombreux talents et défauts. La place même de cette lettre est symbolique : située juste derrière celle que Cécile Volanges adresse à Sophie Carnay, son amie de pension, elle nous suggère une Marquise cachée derrière la jeune fille et occupée (sans que cette dernière en ait conscience) à concevoir un plan qui la perdra – même si, ainsi que nous l’apprend la lettre de la marquise, la cible de ce plan reste avant tout le Comte de Gercourt. On peut ajouter aussi que la première lettre des Liaisons, qui nous fait voir une jeune fille naïve et totalement innocente fraîchement sortie d’une pension religieuse, fait ressortir d’autant plus les talents et travers que la Marquise affichera dans la lettre suivante – notamment l’intelligence, la lucidité et la perversité. Dans le roman de Laclos, plus qu’un personnage majeur ou même incontournable, la Marquise est le personnage central des Liaisons dangereuses, son centre de gravité en quelque sorte ; sans elle le roman tout entier n’aurait aucune raison d’être, puisque l’enchaînement des lettres qu’il contient procède pour une bonne part de ses projets. Mais quel autoportrait de la Marquise peut-on extraire de cette deuxième lettre ? A quel genre de personnage avons-nous à faire ? Dans une première partie nous tâcherons de voir en quoi la Marquise est avant tout une femme de tête ; dans la partie suivante, une femme-stratège ; enfin, dans la dernière partie, nous verrons qu’elle est un être ouvertement dominateur.
I. La Marquise de Merteuil, une femme de tête.
Dès le premier paragraphe de sa lettre la Marquise se réclame comme une