Michel de Montaigne est né le 28 février 1533 à Saint-Michel de Montaigne, dans le Périgord en France. Montaigne est reconnu pour ses travaux littéraires, philosophiques et son engagement politique : il a écrit les Essais, a siégé au Parlement de Bordeaux et a été soldat. C’est d’ailleurs au Parlement de Bordeaux qu’il rencontrera son grand ami, Etienne de La Boétie, alors qu’il était âgé de 25 ans. Cette rencontre restera gravée malgré la mort précoce de La Boétie en 1563, comme nous pouvons l’observer dans l’édition posthume des Essais, dite de « Bordeaux » où l’on peut lire en marge, ajoutés en deux fois, d’abord « parce que c’était lui », puis d’une autre encre « parce que c’était moi » ( où « lui » réfère à Etienne de La Boétie). Il a également beaucoup voyagé en Europe. Il a publié les Essais en 1580 ; il définit son œuvre par cette phrase « Je n’ai d’autre objet que de me peindre moi-même » et celle-ci « Ce ne sont pas mes actes que je décris, c’est moi, c’est mon essence. ». L’extrait présenté est tiré du chapitre XIX intitulé « De la liberté de conscience » du Livre II. Dans celui-là, en pleine époque des guerres de religions opposant les Catholiques et les Protestants, Montaigne se réfère l’histoire de Julien L’Apostat pour mieux dénoncer les agissements des Rois de France à son époque, vis-à-vis des choix religieux. Nous allons pour cela étudier la vision humaniste et pragmatique de la religion chez Montaigne. D’une part nous étudierons en quoi ce texte illustre la difficulté de gouverner et donc la nécessité du pragmatisme en politique et d’une autre part nous verrons ce qui rend cet essai humaniste.

PLAN

I) La difficulté de gouverner : la nécessité du pragmatisme

a) Situation dangereuse :
Contexte contemporain à Montaigne : les guerres de religion, passé de soldat
Division du peuple, car divisions païens et chrétiens (notamment entre eux en « factions ») : l 6 « de l’Eglise divisée » ; l 5 « le peuple désuni » ; l 17 « répandre et