La princesse de Clèves est un des premiers romans analytiques, publié anonymement par Mme de La Fayette en 1678. Ce roman raconte l’histoire de la passion interdite entre Mme de Clèves, jeune noble récemment arrivée à la cours et mariée à M de Clèves, et M de Nemours, un noble libertin mais des plus apprécié à la cours. C’est une œuvre beaucoup critiquée à l’époque et même aujourd’hui par certains hommes politiques, qui se veut être un roman historique et que l’on pourrait définir comme classique, précieux et féministe. L’histoire se déroule en cinq parties, que l’on pourrait appeler actes, tant le pathétisme de l’histoire de ces deux amant fait penser à une tragédie, avec les dialogues en moins. La scène que nous allons étudier se passe dans la quatrième partie. Mme de Clèves s’est retiré dans sa maison de Coulommiers, pour échapper au trouble qu’elle ressent en présence de M de Nemours. Ce dernier apprend qu’elle y est, seule, et décide de partir là bas pour la voir. M de Clèves, qui connaît la passion que ressent sa femme pour cet homme, envoie un de ses homme le suivre.
En quoi cette scène de voyeurisme est-elle finalement une mise en abyme du roman tout entier ?
Nous répondrons à cette question grâce à trois axes de lecture, d’abord le voyeurisme de la scène, puis la passion qui s’en dégage, et enfin, la mise en abyme.

Cette scène de La princesse de Clèves est une scène de voyeurisme. Le terme « voyeurisme » est utilisé pour définir l’attirance d’une personne à observer de loin ou en étant caché l’intimité d’une autre personne et d’en ressentir une jouissance ou de la délectation. « Il vit qu’elle était seule mais il la vit d’une si admirable beauté, qu’à peine fût-il maitre du transport que lui donna cette vue. » écrit Mme de La Fayette à propos du duc de Nemours. Ce dernier éprouve donc bien une certaine jouissance à voir la princesse seule dans son intimité, sentiment peut être rajouté à l’excitation qu’il doit ressentir à faire quelque chose