Commentaire sur L'incipit de l'etranger, Albert camus.
L'œuvre de Camus se caractérise par deux thèmes principaux: celui de l'absurde qui naît du décalage entre un besoin d'idéal et le monde réel (cf. Le Mythe de Sisyphe, 1951 ou encore La Peste dans lequel l'auteur dépasse cet absurde en proposant un nouvel humanisme: celui de l'entraide) et celui de la révolte crée par le spectacle des crimes engendrés par l'humanité. Dans L'Etranger, Camus présente un homme que des circonstances extérieures vont amener à commettre un crime et qui assiste, indifférent, à son procès et à sa condamnation à mort. Le texte qu'on va étudier est l'incipit du roman où notre personnage apprend la mort de sa mère et manifestera une indifférence sans égal.Nous pouvons donc nous demander En quoi l'étranger propose-t-il un univers romanesque singulier.(ou en quoi cette plongée dans l'intériorité du narrateur est également une plongée dans une nouvelle conception du roman.)Tout d'abord nous étudierons un narrateur présent et ensuite nous attarderons sur un héros étrange.
Un narrateur présentEnonciation dynamique
Albert Camus raconte l'histoire d'un étranger sous une forme diariste dans laquelle on trouve un narrateur présent. On montrera ce narrateur par une énonciation dynamique et des repérages spatio-temporels. Omniprésence du "je", Camus laisse la parole à son personnage principale, Meursault, qui va lui-même faire le choix de ses révélations. Il n'a donc pas de porte-parole. L'emploi du pronom personnel "Je" ; "j'ai reçu" ; "je pourrai" et "je ne sais pas" qui renforce l'idée d'un discours.
Embrayeurs: "aujourd'hui" "hier" "Demain" font tendre le texte vers un journal intime et renforcent le discours (présent d'énonciation + passé composé.) L'utilisation du présent "Pour le moment" ajoute de la force et de l'épice au discours. Ceux-ci nous donnent à voir l'intériorité d'un personnage et d'une conscience.
Les phrases sont très simples. Des impressions sans importance sont exprimées comme "je ne sais pas" ; "cela ne veut