Commentaire d'histoire : le pacte d'andelot
Le document soumis à l’analyse s’intitule le Pacte d’Andelot et est extrait de l’Histoire des Francs (ou Dix Livres d'Histoire), l'œuvre majeure composée par Grégoire de Tours et qui a survécu à travers plusieurs manuscrits du Moyen Âge, dans des versions plus ou moins altérées par rapport à l'original. Elle comporte 10 livres, racontant l'histoire du monde, de la genèse à l'accession des Francs au pouvoir
Grégoire de Tours (538 à 594 après Jésus Christ.), de son vrai nom Georgius Florentius Gregorius, naquit à Riom, près de Clermont Ferrand. Devenu adulte, il fut tout d'abord ordonné diacre de la basilique Saint Justin, à Brioude. Puis, il fut élu évêque de Tours, en 573. C'est à cette époque qu'il rédigea l’Histoire des Francs.
Le texte soumis à l’analyse relate, dans son intégralité, le pacte d’Andelot conclu le 28 novembre 587 et précédé d’une brève introduction. Andelot se situe en Haute-Marne, à mi-chemin de Metz et de Châlons. Les termes de ce pacte ont été scrupuleusement rapportés par Grégoire de Tours, qui avait joué les médiateurs au cours des préalables, lors d’une période de tensions marquée par la guerre civile (570-584) et la faide royale.
Nous nous demanderons en quoi ce texte illustre l’intention de briser le cycle de la vengeance privée - faide - par la voie juridique et annonce une évolution du statut des leudes.
Dans ce but, nous analyserons dans une première partie que les clauses de ce pacte ont pour but le règlement d’anciens contentieux territoriaux, puis verrons l’importance accordée aux femmes dans ce traité et leur rôle qui s’inscrivent dans des stratégies économiques et matrimoniales. Dans une troisième partie nous verrons l’évolution du statut des leudes marquée par la clause qui leur est consacrée et par le fait que ces derniers commencent à monnayer leurs services.
Depuis 561 la paix civile franque est troublée par l’héritage de Clotaire Ier. Une lutte oppose