Commentaire d'un extrait de zola
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Au XIXe siècle, les comportements sociaux sont observés, analysés et expliqués par les naturalistes par le fait de l’hérédité. Zola, prolifique auteur naturaliste de l’époque, étudie une famille sous le second Empire dans sa série de romans les Rougon-Macquart. Dans L’Assommoir, il décrit les ravages de l’alcoolisme du milieu ouvrier, l’hérédité du vice, par l’exemple du couple de Gervaise et Coupeau. Nana – en réalité Anna Coupeau, fille de Gervaise - héroïne du roman éponyme, échappe, elle, à la déchéance, du moins sociale, de son milieu, en devenant l’une des courtisanes les plus désirées du second empire. Le passage proposé met en scène la découverte par Nana et Satin, son amante, alors qu’elles s’apprêtent à entrer dans leur luxueux hôtel particulier, de la reine Pomaré qui, fut un temps, inspirait la passion de tout Paris, et, ravagée par la vieillesse et le vin, ne demeure plus qu’une chiffonnière. Comment cet extrait met-il en évidence l’hérédité du vice et la déchéance inéluctable du milieu dont est issue Nana ? Il convient d’étudier tout d’abord la relation homosexuelle entre Nana et Satin, puis la luxueuse vie décrite, et, enfin, la vision de cauchemar que donne la reine Pomaré.
Dès la première ligne du texte, le couple de femmes manifeste les signes de leur amour homosexuel : dans un « petit frisson », faisant écho à leur sensualité, « Satin s’était serrée contre Nana ». Elles se désignent l’une l’autre en outre avec une familiarité que seuls se permettent en public, à l’époque, les couples mariés, Satin parle ainsi de sa « chérie » (l. 9), et Nana de son « chat » (l. 33). Par ailleurs, à peine entrée dans le confortable hôtel dont la chaleur et les parfums (« un air si tiède, si parfumé » l. 38) se prêtent à la volupté, Satin, tel un chat à la manière que la désigne Nana, se « couche » sur le lit, « se roule » et « l’appelle » (l. 55), on l’imagine, comme miaulerait un chat réclamant des caresses. L’évocation des « peaux d’ours » reflète,