Commentaire l'année terrible (1871) victor hugo
Librement inspiré par la proposition de commentaire du lycée international de Saint-Germain-en-Laye (Académie de Versailles ).
Introduction.
Lorsqu’il écrit son poème L’Année terrible en 1871, V. Hugo n’est plus exactement l’écrivain romantique qu’il fut par le passé et notamment lors de la bataille d’Hernani en 1830. Certes, il revendique toujours le droit à l’expression libre de ses sentiments mais ces derniers semblent cernés par la raison. En effet, l’incendie de la bibliothèque de l’Arsenal par un jeune analphabète lors de la Commune de Paris montre que le poète est dépassé par le déferlement d’une violence anarchique. La diatribe qui s’ensuit contre les brûleurs de livres semble révéler de toute évidence à la fois un combat perdu d’avance mais aussi et surtout une passion intacte de la part de l’auteur. Pas moins de 54 vers (Alexandrins), rendent un hommage vibrant au livre malgré l’incompréhension finale. Aussi, nous verrons dans une première partie en quoi ce poème dialogué est un véritable réquisitoire contre les incendiaires de bibliothèque, dans une seconde comment l’auteur malgré son attaque frontale rend en fait un vibrant hommage au livre ainsi qu’à la raison.
I) Un réquisitoire contre le brûleurs de livres.
a) Un poème à deux voix.
D’emblée, le poème de .Hugo l’Année terrible est marqué par le sceau d’un dialogue entre le poète et l’incendiaire de la bibliothèque (sans doute celle de l’Arsenal à Paris en 1871 lors de la Commune). Les marques du dialogue « guillemets + tirets » et surtout l’interpellation du poète dès les premiers vers à la deuxième personne du singulier augurent de la mise en accusation à venir : « Tu viens…Bibliothèque » (V.1) Le tutoiement du poète institue sa supériorité sur l’accusé. Disproportion des répliques de l’un et de l’autre, déséquilibre. L’accusé devient à son tour le coupable dès lors qu’il répond par l’affirmative « Oui, j’ai mis le feu là »