Commentaire les monocles, les monocles, à la recherche du temps perdu
En effet, par le biais du monocle, trois personnages sont scrutés par Swann qui, dans une posture d’observateur qui le place quelque peu en retrait, associe ce qu’il voit à ce qui lui passe par la tête. En pensées, le narrateur interprète ce qu’il voit : il croit le marquis de Forestelle « capable de grands chagrins d’amour » (l.6) ou bien encore associe M. de Saint-Candé et M. de Palancy respectivement à « Saturne » (l.7) et à une « carpe aux yeux ronds » (l.15) dans une comparaison. Le narrateur semble détaché de la réalité à laquelle il assiste, son esprit vagabonde et associe toutes sortes de pensées à ce qu’il peut voir. Nous pourrions presque dire qu’il rêve éveillé. D’ailleurs les métaphores qui se trouvent dans l’extrait se rapprochent de cette idée et témoignent de l’imagination du narrateur même si le texte est marqué par une certaine structure grâce aux …afficher plus de contenu…
En effet, les quatorze figures de Giotto sont des allégories des vices et des vertus et c’est l’Injustice qui retient l’attention de Swann ici. Le texte évoque l’« Injuste » (l.21). L’art, par sa valeur heuristique, va permettre de développer une introspection et une réflexion chez Swann : le monocle fait le lien entre le vitrage de l’aquarium et l’Injustice de Giotto qui permettent de « figurer le tout » selon le narrateur. Par l’art, le réel est transfiguré et peut faire l’objet d’une compréhension inattendue. C’est dans cette optique que Proust s’attelle à une description très précise et crée des liens entre ce qu’il voit et le flux de sa pensée. M. de Palancy est comparé à une partie de cette œuvre picturale. L’homme rappelle à Swann l’Injuste de Giotto car, par ses attributs : le monocle pour M. de Palancy et le «