Commentaire
Il explique à Tarrou les raisons pour lesquelles il est devenu médecin, c’est à travers ce discours qu’il va développer le caractère absurde de l’existence. « je l’ai fait abstraitement » cela veut dire qu’il a commencé la médecine sans trop savoir ce que c’était.
« Et puis il a fallu voir mourir. » Le fait que cette phrase soit courte appuie le caractère implacable de la mort. A partir de cette phrase Rieux se confronte au réel et comprend ainsi le vrai rôle de la médecine.
« Jamais ! » : cette interjection et les guillemets qui l’entourent sont destinés à faire éprouver au lecteur la situation réelle d’un médecin face à un mourant.
Malgré l’absurde de la mort, Rieux lutte toujours « je ne suis toujours pas habitué à voir mourir » : pessimisme de la raison mais optimisme de la volonté ce qui correspond à la philosophie de l’existence de Camus.
Le syllogisme « mais puisque l’ordre de monde est réglé par la mort, peut-être vaut-il mieux pour Dieu qu’on ne croie pas en lui » c’est un raisonnement logique. Dieu a créé l’ordre du monde « l’ordre de monde est réglé par la mort » « on lutte de toutes ses forces contre la mort » la conclusion il vaut mieux vivre « sans lever les yeux vers le ciel où il se tait. »
Ce qui découle de cette idée, c’est que l’existence n’a plus de but préétabli « Mais vos victoires seront toujours provisoires, voilà tout. »
« Une interminable défaite » exprime parfaitement l’alliance entre l’athéisme et l’absurdité du monde, qui correspond au grand thème de la philosophie de Camus. Rieux n’est-il pas comme Sysiphe condamné à hisser éternellement son rocher tout en haut de la montagne et à le voir redescendre