Un commerce traditionnel inéquitable ?

Comme le sous-entend son appellation même, le commerce équitable pose comme postulat que le commerce actuel serait inéquitable.

Première série d’arguments : Le commerce traditionnel serait tout d’abord source d’externalités négatives. C’est à dire que des agents économiques pourraient influer sur d’autres agents par le biais de ce commerce traditionnel sans que ce soit le but et sans que les agents se soient consultés. Pour ne citer qu’un premier exemple, depuis la libéralisation du marché du café à la fin des années 1980 et l’entrée sur le marché du Vietnam, les prix du café ce sont effondrés. Les producteurs les plus fragiles sont donc les premières victimes de la surproduction. Les petits paysans subissent de plein fouet ces variations, ils ne sont souvent même pas capables de se constituer une épargne pour investir et améliorer leur productivité.
Deuxième série d’arguments : le commerce traditionnel serait aussi source d’externalités négatives dans le domaine environnemental. Ainsi, les producteurs qui ne peuvent plus vivre de la culture du café se tournent souvent vers le coca. En effet, à temps de travail équivalent, cette dernière rapporte quatre dois plus que le café. Mais cette culture est aussi beaucoup plus polluante et pose évidemment d’autres problèmes car le coca est à l’origine de l’héroïne. Le cas du marché de la banane est aussi un problème car sa production exige d’employer beaucoup de pesticides et peut présenter des dangers pour les producteurs. Le prix du marché ne tient donc pas compte des frais sociaux et environnementaux qui pourraient freiner les cultures à risques divers.
Troisième série d’arguments : le commerce traditionnel serait injuste parce que le marché est très éloigné des conditions de la concurrence pure et parfaite. On peut noter par exemple le caractère très monopoliste de certaines des productions. Par exemple, quatre multinationales se partagent 70% du marché mondial du