Composition francaise
Mystère survie certaines œuvre littéraires. Subordonne cette survie à la faculté qu’aurait l’œuvre d’échapper à son auteur. A une plasticité faisant fi du sens fixé par l’auteur au moment de la création. Création n’est qu’un départ. On perçoit volonté iconoclaste dans formulation radicale « toute autre ». Le choix du verbe « paraître » est à préciser : apparaître comme ou sembler. Il manque l’acteur de la transformation. Autonomie de l’œuvre et ses virtualités de sens. Reprise des termes clefs « dure », « capable », reprenant les éléments de la thèse de Valéry. Hyperbole « tout autre » glausé par « mille transformations et interprétations ». Quasi absence du lecteur, celui-ci étant néanmoins évoqué métonymiquement par l’abstrait « interprétation ». Même la capacité d’interprétation est plus ou moins attribuée à l’œuvre. Réticence à parler du lecteur, présence en creux dans la citation. Ce qui importerait avant tout ce serait l’indépendance de l’œuvre et sa puissance de métamorphose, le corollaire étant l suivant : si elle est dépourvue de cette souplesse, elle disparaît. Or les œuvres closes ne disparaissent pas toujours.
Valéry met donc en relation la résistance de l’œuvre littéraire au temps et son émancipation du sens fixé au moment de sa création. Si elle n’est pas dépourvue de sens, cette réponse enclenche la question du décalage entre l’univers de l’œuvre et celui qui la reçoit, l’investissant d’un nouveau sens. Le caractère tranchant de la citation fait problème. La mise en avant de l’œuvre, de son autonomie, de ses potentialités entraine de facto une mise à l’écart de l’auteur et une réticence marquée à l’égard du lecteur, réduisant le jeu littéraire, fondé sur un échange variable entre trois instances, à une métamorphose quasi autonome de l’œuvre. Reconduire un certain désintérêt pour le lecteur. Souplesse de l’œuvre comme cause de sa pérennité. Deuxième temps : mise en perspective, critique plus ou moins vive de cette