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Le conflit en Centrafrique qui a débuté après le putsch de mars dernier prend-il désormais un véritable tournant confessionnel ?
Aujourd’hui, la dimension religieuse est plus importante car elle se manifeste aussi très violemment. Ces derniers jours, on a fait le tour des quartiers peuplés principalement de chrétiens et des quartiers occupés davantage par des musulmans. On sent une haine tenace entre les deux communautés. C’est une nouvelle dimension de la crise.
Avant, c’étaient des anti-balaka qui se battaient contre des ex-Séléka. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, ce sont les communautés qui se déchirent. Ce sont des voisins qui s’entretuent seulement parce que l’un est musulman et l’autre est chrétien.
Ce conflit n’est plus uniquement un conflit politique mais c’est surtout un conflit interconfessionnel.
Est-ce nouveau, dans ce pays, cette dimension religieuse du conflit ?
Il y a toujours eu des petits problèmes entre communautés. Mais, à ma connaissance, je n’ai jamais vu ou entendu à Bangui, par exemple, que les gens s’entretuaient parce que les uns sont musulmans et les autres chrétiens.
C’est assez nouveau. Il y a eu une instrumentalisation de la religion par les chefs politiques à un moment et maintenant que cela commence à dégénérer, plus personne ne contrôle rien.
Les leaders politiques et religieux font passer des messages de paix à la radio mais je doute fort que le même message passe parmi les