Conseil National de la Resistance
C’est dans cette continuité historique propre à la France que s’inscrit la Résistance. La France n’existe que par le peuple. Le peuple n’existe que par le combat incessant envers la tyrannie. A la hauteur du désastre de 1940 devait répondre l’édification d’un redressement sans précédent, afin que plus jamais une telle chose puisse se reproduire. Dans sa seconde partie, la Résistance entend ainsi prendre des mesures radicales. Ces mesures doivent être prises « afin d’établir le gouvernement provisoire de la République formé par le général de Gaulle pour défendre l’indépendance politique et économique de la nation, rétablir la France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans sa mission universelle. » Dès le début, le programme marque une volonté claire de redressement de la nation française. Elle marque clairement que la Résistance intérieure et extérieure ne fait qu’une. Elle marque sa volonté de n’accepter aucune autre sujétion. Plus qu’un programme, c’est aussi une vision du monde qui est offerte ici. Vient ensuite une longue liste des mesures « à appliquer dès la Libération du territoire ». Elles sont de trois natures différentes, et leur ordre d’énonciation suit là aussi l’ordre dans laquelle elles doivent être prises. Le premier « bloc » de mesures édictées vise à punir tous ceux qui ont profité de l’Occupation, à démanteler tous leurs bénéfices et acquis : « châtiment » et « éviction » des « traîtres », « confiscation » de leurs biens ainsi que ceux « des trafiquants de marché noir », « impôt progressif sur les bénéfices de guerre ». Le deuxième « bloc » de ces mesures vise à rétablir les libertés civiles et politiques conquises sous la IIIe République et que le régime de Vichy et l’occupant ont supprimées et violées pendant ces quatre ans. Le programme garantit ainsi le « rétablissement du suffrage universel », mais aussi la « liberté de pensée, de conscience et d’expression », la