Constitution vème république
Fait assez rare en France, pour mériter d'être relevé : la Constitution précédente, celle de la IVe République, n'a pas été abrogée de manière révolutionnaire. Il y a eu, au contraire, une continuité légale entre les deux républiques. Cependant, ces apparences légales ne sauraient occulter les pressions exercées sur les autorités du pays (d'aucuns parlaient de "coup de force"), pressions qui ont entraîné la démission du gouvernement Pflimlin le 28 mai 1958 et provoqué la demande adressée par le président René Coty au général de Gaulle afin qu'il forme un nouveau gouvernement, le dernier gouvernement de la IVe République, puisque le général de Gaulle décide de mettre fin au système et d'élaborer une nouvelle constitution.
Les causes structurelles de l'effondrement de la IVe République sont connues : le "parlementarisme à la française", générateur d'instabilité et d'immobilisme, était partout critiqué, mais toutes les tentatives de révision, toutes les mesures de rationalisation avaient échoué... Le général de Gaulle ne faisait que tirer la leçon des faits en prétendant établir un nouveau régime.
Les événements qui ont provoqué son retour au pouvoir sont liés à la crise de décolonisation en Algérie. Depuis 1954, le Front de libération nationale (FLN) obligeait le gouvernement français à l'épreuve de force. Déclenchée en Kabylie et dans les Aurès, la rébellion gagnait l'Algérie tout entière. Les gouvernements successifs hésitent, pratiquent des politiques contradictoires. L'exaspération de la population et de l'armée engagée dans des opérations de maintien de l'ordre est telle qu'une manifestation organisée le 13 mai 1958 à Alger se transforme en émeute. Un comité de Salut public, dirigé par le général Massu, exige du gouvernement que le général de Gaulle soit appelé au pouvoir. Le 15 mai 1958, ce dernier se déclare prêt à "assumer les pouvoirs de la République". René Coty lui demande alors de former un gouvernement qui obtient