Depuis son indépendance, le Maroc a connu deux catastrophes majeures, qui ont fait chacune, plusieurs milliers de victimes ; l'affaire des huiles nocives de Meknès en 1959 et le tremblement de terre d'Agadir en 1960. Si ce dernier drame relève de la volonté céleste, le premier résulte par contre d'une action humaine volontaire et délibérée. Des commerçants peu scrupuleux avaient en effet mis sur le marché une huile de table trafiquée qui a provoqué chez la population des dégâts majeurs avec des milliers de cas de décès ou d'infirmité à vie.

Les effets dramatiques de cette fraude alimentaire à grande échelle ont posé le problème de la protection du consommateur, et ce d'autant plus que l'événement cruel des huiles nocives n'est pas un cas isolé, il y a aussi l'affaire la plus récente en 1999 qui a provoqué plusieurs décès due à la consommation de la mortadelle.

Cependant les risques qui pèsent ainsi sur la sécurité physique du consommateur ne sont pas les seuls sujets de préoccupation, plusieurs autres problèmes se posent aux consommateurs dans des secteurs multiples et variés, il s'agit de l'augmentation des prix des marchandises, la publicité mensongère etc... qui ont conduit à la mise en œuvre d'une politique de défense de consommateur réfléchie et globale qui représente une tendance vers laquelle s'orientent de plus les pouvoirs publiques. A la faveur du développement du droit des consommateurs et du consumérisme, ce mouvement traduit en effet la volonté des consommateurs de passer de la situation de « victime » à la situation de « partenaire », le problème de la protection du consommateur n'est plus posé à ce niveau à une échelle individuelle, mais dans sa dimension collective, grâce notamment à l'action des association consuméristes.

Pourtant ce volet déterminant qui est le mouvement consumériste au Maroc à été purement et simplement ignoré par certains ou déconsidéré par d'autres, alors qu'il représente une évolution majeure qui donne à la question