Conte populaire
INTRODUCTION : PRESENTATION DU CORPUS Ce cours se veut une introduction au conte, et se propose, à travers lui, d’aborder la question des rapports entre la littérature savante et littérature orale. Cette approche du conte s’appuie sur l’étude de trois des recueils qu’on peut tenir pour les plus emblématiques du genre, non seulement parce qu’ils on joué un rôle majeur dans l’histoire de ce dernier, mais pour la notoriété mondiale qu’ils ont acquise. Je doute qu’il y en ait, parmi vous, à qui les noms de Charles Perrault, (1691-1697) ; des frères Grimm (1812-1815) ; Andersen (1835-1874) ne soit pas familier. Ces oeuvres définissent une aire géographique et un moment (fin du 17e au milieu du 19e) qui correspond à la naissance et l’apogée d’un genre nouveau dans la littérature européenne.
Convergence entre les traits caractéristiques des genres nationaux auxquels ont été affiliés les textes étudiés : conte, märchen, eventyr (en anglais, (folk)tale).
Le conte populaire se caractérise par trois critères principaux : évé imaginaires ; vocation ludique ; tradition orale. Autant d’éléments que l’on retrouve dans le märchen et l’eventyr. L’eventyr désigne un récit emprunt de merveilleux : conte de fée ou légende. Märchen formé (par adjonction d’un suffixe diminutif) sur subst. « maere », signifiant récit d’une chose qui s’est passée, nouvelle. En ancien haut all , le subst n’est pas attesté, mais l’adj formé sur la même racine, au sens de « connu, célèbre » : die Mähre, est, au sens propre, le récit ou la nouvelle d’un évé connu ou qui mérite de l’être. Suffixes (lein, puis chen) ont valeur d’indicateurs génériques. En 1777, dic d’Adelung définit ainsi märchen : se dit le plus souvent d’un récit invraib, raconté dans le seul dessin de divertir, pour le distinguer de la fable et des autres genre d’écrits. Suffixe suppose brièveté, qui s’explique par la transmission orale ; mais indique aussi dimension ludique (valeur modalisatrice de