Conte satirique voltaire
Voltaire a d'abord utilisé la fiction orientale pour tourner la censure ou le pouvoir qui, par deux fois déjà, lui avait fait goûter au confort très restreint de la Bastille.
Voltaire règle donc quelques comptes dans Zadig aussi. Derrière l'archimage Yébor, se cache l'évêque Boyer, ennemi déclaré du philosophe ; derrière Orcan se dissimule le chevalier de Rohan qui avait fait bâtonner le jeune Arouet après que l'auteur de Zaïre eut dénoncé sa tricherie au jeu de la reine. Mais d'une manière générale, Voltaire égratigne tout le monde : le fanatisme des prêtres et leur ignorance, la vénalité des ministres, la sottise des médecins, le coût de la justice et son manque d'impartialité. Sans arrêt, nous devons chercher les clefs qui nous ramènent à la Régence ou au règne de Louis XV. En fait derrière la fiction babylonienne, Voltaire nous brosse le portrait de Paris, n'hésite pas à dénoncer les travers sociaux : futilité des conversations, médisance, plaisirs faciles, vanité et susceptibilité de la noblesse, et même à exposer ses idées sur l'art. Voltaire, avec quelque précaution, dénonce aussi l'absolutisme qui n'épargne ni celui qui parle, ni celui qui se tait, et d'une manière générale un monde où qualités et mérite ne sont pas reconnus.
E TEXTE DE VOLTAIRE
En 1748, Voltaire publie « Zadig ou la Destinée », un conte oriental et philosophique (une première version du texte sous le titre de « Memnon, histoire orientale » était publiée à Amsterdam en 1747).
"Zadig" est le premier conte philosophique de Voltaire, viendront ensuite parmi les plus connus d’entre eux, "Micromégas" (1752), Candide (1759) et "L’ingénu" (1767).
Zadig est un conte, c’est à dire un texte court, situé dans un monde imaginaire, avec un mode d’écriture vif, léger qui permet à Voltaire de traiter les questions les plus sérieuses. Cette forme littéraire lui permet de manier toutes les ressources du comique (l’ironie, la satire, la parodie) et de participer à l’entreprise de