Contraintes de financement
Contraintes de financement, système juridique et investissement des firmes
Sophie Nivoixa et Wiem Saidanib
Résumé
L’objectif de cet article est d’étudier la pertinence de la notion de contrainte de financement selon l’appartenance juridique des firmes, et d’analyser l’impact de ces contraintes sur le comportement réel d’investissement d’une entreprise. La littérature empirique met en avant une controverse opposant deux courants de pensée, avec Fazzari, Hubbard & Petersen (1988, 1996 et 2000) d’une part, et Kaplan & Zingales (1995, 1997 et 1999) d’autre part. Le point de divergence qui a conduit à ce débat concerne la mesure des contraintes financières par la sensibilité de l’investissement aux cash flows, utilisée par Kaplan & Zingales mais rejetée par Fazzari et al. La problématique de notre étude ne s’arrête pas à la vérification de ce point, mais elle inclut les résultats de La Porta et al. (1997, 1998, 1999 et 2000) portant sur l’appartenance juridique des firmes et les règles de protection des investisseurs, afin d’étudier leur impact sur le degré de contrainte financière. Nous montrons que le poids des contraintes financières varie selon le type d’investissement réalisé, le mode de financement et donc également le système juridique et financier dans lequel évolue l’entreprise. Par ailleurs, il apparaît que la taille de la firme influe sur son comportement d’investissement, ce qui ne confirme pas les prédictions théoriques issues de l’asymétrie de l’information et du financement hiérarchique.
Mots clés : Contraintes de financements, Système juridique, Cash flows, Investissement en R&D, Investissement en immobilisations corporelles et incorporelles, Dette à long terme
Maître de conférences HDR, Faculté de Droit et Sciences Sociales de Poitiers, 93 avenue du recteur Pineau, 86000 Poitiers (France), sophie.nivoix@univ-poitiers.fr b Assistante de recherche – Doctorante,