Introduction

Depuis une trentaine d’années, le capitalisme mondial a connu une extraordinaire mutation qui se caractérise, en particulier, par deux phénomènes majeurs : l’accélération de la mondialisation (ou globalisation), aussi bien au niveau de l’économie réelle (production et échange) qu’au niveau financier, et la tendance à la déréglementation totale. Ce phénomène s’est accompagné d’une incroyable accélération de la vitesse et de la quantité des transactions financières due en grande partie à l’utilisation des moyens de communication électroniques modernes. La finance spéculative est devenue le moteur de l’économie mondiale. Ainsi, à peine plus de 1% des échanges monétaires réalisés dans le monde correspondent à des transferts réels de marchandises, de biens immobiliers ou de services.
Parallèlement, les capacités de régulation politique, économique et sociale des gouvernements ont été considérablement amoindries, la spéculation se jouant facilement des frontières et des règlements, et les masses de capitaux spéculatifs étant devenue beaucoup plus importantes que les réserves de devises de la plupart des pays.
Les questions de délinquance financière et de transferts financiers illicites préoccupent donc tous les pays et face à cela, l’on pourrait s’interroger sur les moyens dont disposent les Etats pour lutter contre ce phénomène en pleine croissance. Mais avant d’apporter des éléments de réponse à ce questionnement, nous présenterons de manière générale la délinquance financière, ainsi que son impact sur les plans social, économique et financier.

I. Généralités sur la délinquance financière
A. Définition La délinquance financière est tout acte permettant l’acquisition ou l’utilisation frauduleuse de richesses. En réalité, cette appropriation des richesses peut être frauduleuse pour deux raisons :
• soit du fait que cette richesse est produite par une activité condamnable : racket, drogue, trafic d’armes...
• soit du fait que la méthode